Le ruisseau de Cubes, comme la plupart des petits tributaires de la Sioule, joue un véritable rôle de pépinière.
Au moment du frai, de nombreuses truites fario remontent dans ces ruisseaux afin de trouver un substrat de ponte favorable
(graviers bien oxygénés) et des conditions d’habitat propices à la croissance des truitelles.
Toutefois, de nombreux obstacles bloquent totalement ou partiellement les espèces dans leurs migrations saisonnières.
Sur le ruisseau de Cubes, début 2013 six obstacles artificiels à la continuité écologique étaient recensés sur les 250 derniers
mètres avant la confluence avec la Sioule. Sur ces six obstacles, la commune de Châteauneuf-les-Bains est propriétaire
des deux premiers situés dans une portion canalisée et couverte.
A l'échelle nationale, certains cours d'eau ont anciennement été classés au titre de l'article L432-6 du Code de l'Environnement
ou de la Loi de 1919. L'article L214-17 du Code de l'Environnement, introduit par la Loi sur l'eau et les milieux aquatiques de décembre 2006,
réforme ces anciens classements en les adossant aux objectifs de la Directive Cadre sur l'Eau déclinés dans les différents SDAGE.
Ainsi les anciens classements (nommés L432-6 et loi de 1919) sont remplacés par un nouveau classement établissant deux listes distinctes (listes 1 et 2)
qui ont été arrêtées en 2012 par le Préfet coordonnateur du bassin Loire-Bretagne. Ce nouveau classement stipule que sur le ruisseau de Cubes tout obstacle
artificiel à la continuité écologique doit être mis en conformité, c'est-à-dire que des travaux doivent être réalisés pour qu'ils ne représentent plus de point
bloquant.
Ainsi, l'objectif de la Mairie était de combiner la mise en conformité des deux obstacles propriété de la commune et son projet d’aménagement de Bourg
au travers d'une même opération globale.
Avec l'appui du SMAT du Bassin de Sioule et des différents partenaires du Contrat Territorial, trois bureaux d'étude ont été missionnés
entre 2009 et 2013 pour concevoir et finaliser l'aménagement d'une place et du ruisseau.
Pour la partie ruisseau, le projet retenu a été la réalisation d'une ouverture dans la paroi du tunnel, en amont des 2 obstacles pour les court-circuiter,
puis de créer un nouveau lit à ciel ouvert jusqu'à la Sioule sur une longueur de 160m.
Travaux soumis à Loi sur l'Eau : Autorisation.
- Rubrique 3.1.1.0 : Installation, ouvrages, remblais et épis dans le lit mineur d’un cours d’eau constituant un obstacle à la continuité écologique.
- Rubrique 3.1.2.0 : Modification du profil en long ou du profil en travers du lit mineur d’un cours d’eau ou de dérivation d’un cours d’eau.
Une pêche de sauvetage a été planifiée pour le jour de la mise en eau du nouveau tracé.
Le but étant de sauver les espèces présentes sur les 30m qui séparent la sortie du tunnel de la Sioule.
Conformément à la procédure d'autorisation au titre de la Loi sur l'Eau, une enquête publique a été organisée.
Plan des aménagements
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En amont de ce projet, la commune de Châteauneuf-les-Bains procédé à l'acquisition de plusieurs parcelles situées entre le centre-bourg et la Sioule.
En fonction des contraintes et enjeux à proximité, plusieurs types d'aménagement ont été planifiés en berge et sur le fond du lit.
De l'amont vers l'aval :
- Il était impossible de court-circuiter l'ensemble de la partie couverte du ruisseau, une portion du tunnel a donc été conservée. Sur ce parcours le fond du lit est naturel,
sauf sur les vingt derniers mètres où le ruisseau coule sur une dalle en béton. A ce niveau, le lit a donc été aménagé par une macrorugosité
qui comporte un chenal préférentiel sinueux.
- Face au risque d'inondation de la maison située à l'aval du premier tronçon (rive droite), un déversoir latéral a été conçu dans la partie tunnel. Ce
déversoir est utilisé pour diriger l'eau dans le nouveau lit pour un débit inférieur à la crue décennale. Au-delà, le débit supplémentaire surversera
dans l'ancien lit couvert.
- Sur le premier tronçon du nouveau lit, la présence de deux propriétés privées et de la future place ont obligé le maître d'ouvrage à contraindre le lit.
Successivement, plusieurs techniques ont été utilisées pour la stabilisation des berges : gabions, matelas gabions, fascines de saules et fascines d'hélolphytes.
- Le tronçon intermédiaire est marqué par une longue courbure. Afin de limiter l'érosion des berges et ainsi faciliter l'implantation des végétaux,
des fascines de saules et d'hélophytes ont été utilisées.
- La dernière portion du lit a quant à elle été conservée "brute", c'est-à-dire qu'aucun aménagement n'a été réalisé.
- Enfin, la réalisation de quelques seuils en blocs et la recharge granulométrique du lit ont permis de diversifier les habitats et les écoulements
.
Les travaux ont débuté en septembre 2013. Le chantier a fait appel principalement à trois corps de métiers : terrassement, maçonnerie et aménagement des berges.
Les efforts ont dans un premier temps été concentrés sur le terrassement du lit et sur la création d'une ouverture dans le mur du tunnel.
Ensuite, les chantiers aménagement du tunnel et façonnage du lit ont progressé simultanément jusqu'au 31 octobre, date de la mise en
eau. Seule la mise en place des différentes protections de berges s'est poursuivie jusqu'au printemps 2014.
La vidéo et le diaporama ci-dessous illustrent ces différentes phases de chantier (copyright Animateur CT Sioule)